Projet Polaroid 365: le chat des villes

Entre images et mots l’histoire d’un chat des villes

Sa vision se trouble, son poil se hérisse. il est prêt à bondir sur celui qui le poursuit, à prier un dieu inconnu pour lui échapper. ce n’est pas un animal de la campagne. Aux souriceaux à portée de griffes, il préfère être le chat du comptoir, dormir à côté des verres empilés et se faire bercer par les conversation. Les femmes le nourrissent de leur petits gâteaux sans qu’il est besoin de lever la moindre patte. Paris est un fantastique terrain de jeux pour ceux qui comme lui peuvent se faufiler de vélo en balcon et tenter de se faire adopter par une pin-up en lingerie.

Tremblements

Le sol a bougé. La sensation était fugace, comme un frisson qui parcourt le corps et s’évacue ni vu ni connu.

Mais le temps d’un instant, il n’était plus cette terre ferme à laquelle nous sommes arrimés.

Sa constance s’est troublée, son assurance s’est envolée.

Autour de nous, la nature s’est agrippée. Les lianes se sont resserrées sur des pierres qu’elles étreignent.

Les racines des arbres se sont crispées dans le limon malmené. Les vestiges se sont préparés à chuter.

Puis, plus rien. Seul un silence assourdissant et immobile criait que le danger s’était dissipé.

A moins qu’il ne rampe encore dans les méandres de la croute terrestre et ne guette un moment de faiblesse pour nous démontrer sa toute puissance.

Pourtant le sol a bougé. Notre cœur a tremblé. Notre vision s’est troublée et le temps s’est arrêté.

L’écume étoilée

Seule fasse au ressac, j’écoute la musique des vagues qui éclatent sur les rochers.

 Le souffle du vent les accompagne, les façonne.

Les secondes se transforment en minutes, la danse se poursuit enlevée, hypnotique.

Bientôt le temps se fond en un instant unique.

 La mer et le ciel chantent et virevoltent à l’unisson.

Sur la pellicule la magie opère.

La chimie abandonnée aux années rencontre la beauté d’un moment d’éternité.

La réalité s’efface, elle devient souvenir puis rêve.

La photographie qui demeure porte le poids du sentiment d’infini mais aussi de l’instant éphémère. Car déjà l’écume se libère et reprend sa chevauchée débridée.

Découvrez la série serendipity dont cette photo est issue sur mon site internet: http://www.fh-photographie.com/-/galleries/serendipity

La maison aux volets verts

Cette maison, elle la reconnaissait.

C’était la maison de son rêve, celle qui s’imposait dans ses souvenirs, ses envies.

Elle se révélait telle qu’elle l’avait imaginée, baignée de soleil,

irradiant de la promesse d’un bonheur pur et simple.


La lumière la caressait avec tendresse et délicatesse.

Le papier peint désuet ajoutait une touche de charme supplémentaire aux lieux.

Il rappelait son histoire, son vécu. Les discussions enflammées, les éclats de rire.


Le silence régnait en cet instant,

mais, lorsqu’elle posait la main sur les poutres, elle pouvait l’entendre, percevoir son pouls qui affleurait.

Elle lui redonnerait vie, la piquerait au cœur afin de la réanimer.


Bientôt, cette belle au bois dormant de pierre s’éveillerait de son long sommeil.

Elle resplendirait, éclairée de mille bougies, de mille sourires.

Ensemble, elles renaitraient et chasseraient les fantômes du passé.